À l’origine de l’impression simultanéité
L’Atelier 17 a été fondé en 1927 par Stanley William Hayter. Situé à l’origine rue Moulin Vert, le nom de l’atelier provient de son emplacement ultérieur au 17 rue Campagne Première, à Paris, où Hayter s’est installé au début des années 1930. L’atelier est surtout connu pour les nombreux artistes célèbres qui y ont travaillé et qui ont été encouragés par l’insistance de Hayter sur le fait que la gravure ne devait pas être simplement une méthode de reproduction, mais plutôt une forme de création artistique. Les artistes de l’atelier travaillaient souvent directement sur la plaque et étaient constamment à la recherche de nouvelles expériences et techniques.
En 1939, l’Atelier 17 suspend ses activités à Paris et s’installe à New York en 1940. Il devient alors un lieu de rencontre important pour les artistes européens et américains. En 1950, l’Atelier 17 se réinstalle à Paris. À la mort de Hayter en 1988, l’atelier, en hommage à son fondateur, est rebaptisé « Atelier Contrepoint ».
Parmi les innovations de l’Atelier 17, on peut citer la méthode de l’impression en couleurs simultanées, une technique de gravure impliquant plusieurs couleurs sur la même plaque, qui offre aux artistes des possibilités accrues en matière d’expérimentation et d’innovation. La collaboration entre artistes expérimentés et novices a créé un esprit de recherche créative. Chaque jour, un assistant ou un collaborateur/assistant aide et conseille les artistes. Cependant, chacun travaille à son rythme et crée des œuvres personnelles.
Cette méthode, loin de promouvoir l’uniformité, éveille en chaque individu son propre « chant ». Elle accueille la découverte par l’expérience pratique de chacun qui veut se salir les mains. Elle développe le jugement en même temps que la vision, tout en autorisant (parce que nous sommes dans un environnement habitué à la confrontation) les apparences et les comparaisons. Cette méthode est motivée par la réussite qui n’a pas été livrée à la concurrence.
L’exploit n’est pas dans la production d’un chef-d’œuvre, mais dans la révélation de ce que chaque artiste a imaginé, ou occulté par son manque d’expertise. C’est-à-dire que chacun fait ses propres découvertes dans cette rencontre avec soi-même, rencontre à laquelle les autres contribuent par leur présence active et donc à tout moment on peut faire appel à d’autres collaborateurs pour leurs observations, leur aide et leurs conseils.